Préserver la diversité de sa population microbienne, c’est tout aussi primordial que de s’assurer de la santé de leur habitat. Mais c’est encore un sujet dont on parle peu, alors essayons d’y voir plus clair.
La paroi intestinale, qu’est-ce que c’est ?
La paroi intestinale, c’est 4 couches de muqueuse, de sous-muqueuse, de fibres, de membranes… Dans lesquelles on trouve des pores, des orifices dont la taille se veut millimétrée. Une structure complexe, qui lui permet de perpétuer des fonctions essentielles à notre organisme. Son premier rôle est assuré par la muqueuse, il s’agit d’une fonction de défense, puisqu’on parle de “barrière intestinale”. Ce terme fait référence à la capacité de cet organe à écarter tout contenu indésirable tout en préservant les fonctions d’absorption des nutriments à travers la paroi, pour que ceux-ci transitent ensuite dans tout l’organisme.
C’est la raison pour laquelle il est essentiel de préserver la santé de sa paroi intestinale : c’est l’un des premiers remparts entre l’environnement extérieur et notre environnement interne. C’est d’autant plus important dans un monde comme le nôtre où nous sommes fortement exposés aux molécules pro inflammatoires, aux pathogènes, aux toxines, et autres substances néfastes qui entrent au contact de nos intestins, majoritairement par l’alimentation. En ne s’attardant pas à la protection de sa paroi intestinale, on s’expose plus à ces substances et cela est dû à un phénomène appelé “porosité intestinale”. Quand on parle d’intestins poreux, on parle d’un souci au niveau des fameux pores précédemment cités. Ceux-ci sont d’une taille précise, pour permettre de laisser passer les substances nutritives, tout en empêchant les substances nocives de pénétrer. Un intestin est dit “poreux” lorsque ses pores ne sont plus de la bonne taille, ils deviennent trop larges et laissent passer certaines substances nocives.
Quelles sont les conséquences d’une barrière intestinale altérée ?
Troubles intestinaux variés, système immunitaire affaibli, maux de tête, troubles de la concentration, fatigue chronique, problèmes cutanés, excès alimentaires, troubles psychiques... Les conséquences d’un intestin poreux sont aussi vastes que celles d’un microbiote déséquilibré, et nous sommes sûrement encore loin de toutes les avoir découvertes.
Ces symptômes étant relativement courants, il est difficile d’identifier la porosité intestinale, et bien que certaines analyses médicales existent (dosage sanguin, analyse urinaire, tests respiratoires…), on passe bien souvent à côté. Mais en identifiant les causes qui pourraient faire partie de nos vies, il est possible d’identifier une potentielle altération de la barrière intestinale, d’agir en conséquence et de voir si les symptômes persistent.
Quelles sont les causes de ce phénomène ?
L’alcool, le stress, les infections, mais également certains traitements, l’alimentation industrielle, la sous-nutrition/malnutrition, les carences nutritionnelles… Tous ces facteurs participent à l’hyperperméabilité intestinale. Mais l’un des facteurs les plus importants, c’est la dysbiose (elle-même fortement corrélée aux causes précédemment citées). Finalement, tout est lié, et lorsqu’on délaisse son microbiote, c’est la paroi intestinale qui prend, puis l’entièreté de l’organisme en faisant transiter des toxines dans le corps entier.
Comment prendre soin de sa paroi intestinale ?
Pour préserver ou restaurer l’intégrité de sa paroi intestinale, il convient de respecter quelques grands principes :
- Manger sain et équilibré, en se rapprochant des aliments bruts et en évitant au maximum les aliments ultra-transformés.
- Limiter les facteurs de risque de dysbiose et de porosité intestinale précédemment cités.
- Préserver l’équilibre au sein de son microbiote intestinal : dans une société comme la nôtre, où les menaces pour nos différentes flores sont omniprésentes, il est conseillé d'apporter des aliments riches en probiotiques et riches en fibres pour en prendre soin.
- Diagnostiquer et travailler sur ses carences alimentaires.
Sources :
[1] Viljoen, M., Panzer, A., & Willemse, N. (2003). Gastro intestinal hyperpermeability: a review. East African medical journal, 80(6), 324–330.
[2] Nicard, Q. (2016). Intestin grêle. Passeport santé. https://www.passeportsante.net/fr/parties-corps/Fiche.aspx?doc=intestin-grele
[3] Ghouzali, I., Lemaitre, C., Bahlouli, W., Azhar, S., Bôle-Feysot, C., Meleine, M., Ducrotté, P., Déchelotte, P., & Coëffier, M. (2017). Targeting immunoproteasome and glutamine supplementation prevent intestinal hyperpermeability. Biochimica et biophysica acta. General subjects, 1861(1 Pt A), 3278–3288.
[4] Wang B, Wu G, Zhou Z, Dai Z, Sun Y, Ji Y, Li W, Wang W, Liu C, Han F, Wu Z. Glutamine and intestinal barrier function. Amino Acids. 2015 Oct;47(10):2143-54. doi: 10.1007/s00726-014-1773-4. Epub 2014 Jun 26. PMID: 24965526.
[5] Ilchmann-Diounou H, Menard S. Psychological Stress, Intestinal Barrier Dysfunctions, and Autoimmune Disorders: An Overview. Front Immunol. 2020 Aug 25;11:1823. doi: 10.3389/fimmu.2020.01823. PMID: 32983091; PMCID: PMC7477358.
[6] Fukui H. Increased Intestinal Permeability and Decreased Barrier Function: Does It Really Influence the Risk of Inflammation? Inflamm Intest Dis. 2016 Oct;1(3):135-145. doi: 10.1159/000447252. Epub 2016 Jul 20. PMID: 29922669; PMCID: PMC5988153.