Les maladies de la thyroïde touchent une assez grande partie de la population. On en distingue deux grands types :
- L’hypothyroïdie : la thyroïde a du mal à suivre le rythme et ne produit pas assez d’hormone. L’une des causes est une pathologie appelée “maladie d’Hashimoto”, qui est une maladie auto-immune. Les personnes qui en sont sujettes possèdent des taux d’anticorps antithyroïdiens anormalement élevés qui attaquent la thyroïde. Les symptômes les plus fréquents sont la fatigue, la frilosité, la pâleur, la constipation, la prise de poids, et un rythme cardiaque plus lent.
- L’hyperthyroïdie : la thyroïde est en surrégime, elle produit trop d’hormones. Les principaux symptômes sont la fatigue, des troubles du sommeil et de l’humeur, un amaigrissement, une sudation excessive, des modifications du cycle menstruel et du transit intestinal.
Environ 200 000 millions de personnes souffrent d’une maladie de la thyroïde dans le monde. Des traitements médicamenteux existent pour réguler le fonctionnement de la thyroïde, mais il est essentiel d’adapter son alimentation, car de nombreux nutriments interagissent avec la thyroïde et les hormones qu’elle sécrète.
Les bases de l’alimentation
- Pour les personnes souffrant d’hypothyroïdie, les conseils hygiéno-diététiques reposent sur une alimentation équilibrée avec un bon apport en fibres et en eau pour prévenir la constipation. Attention à la consommation d’aliments à base de soja, car celui-ci diminue l’absorption de la thyroxine, une hormone essentielle au bon fonctionnement de la thyroïde.
- Pour les personnes souffrant d’hyperthyroïdie, une alimentation particulière devra être mise en place, à cause des symptômes précédemment évoqués. L’alimentation devra être hypercalorique, tout en gardant le même équilibre, et associée à beaucoup de repos, pour modérer l’amaigrissement. A cela, on ajoute une bonne hydratation, pour pallier les pertes en eau, et on accorde une attention particulière à ses apports en micronutriments, notamment en calcium, pour préserver la masse osseuse. Attention également à la consommation de caféine, alcool et sel, pour éviter de stimuler davantage l’organisme.
Quelles sont les astuces nutritionnelles pour mieux vivre avec sa pathologie de la thyroïde ?
#1 - Consommer des aliments riches en iode
L’iode est un oligo-élément essentiel à la production d’hormones thyroïdiennes. Par conséquent, il est très intéressant pour les personnes en hypothyroïdie, mais également pour celles en hyperthyroïdie. Un excès d’iode survient très rarement, et encore moins à cause des apports alimentaires. Les aliments qui en contiennent le plus sont les suivants :
l’algue Wakamé, les fruits de mer (surtout les langoustines, les crevettes, les moules, les huîtres...), les poissons (surtout le haddock, l’églefin, le cabillaud…). Dans une moindre mesure, on en trouve dans certains légumes, comme les épinards, certaines céréales et fruits secs.
#2 - Consommer des aliments riches en zinc et en sélénium
Ces deux oligo-éléments régulent la synthèse des hormones thyroïdiennes. Leurs sources sont diverses :
SOURCES DE ZINC |
SOURCES DE SÉLÉNIUM |
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Les recommandations en sélénium sont facilement atteignables ! En effet, les noix du Brésil en contiennent tellement qu’il suffit de deux belles noix pour combler ses apports quotidiens.
#3 - Eviter les crucifères
Les crucifères sont une famille de légumes qui contiennent des antithyroïdiens naturels, ils empêchent le bon déroulement de la synthèse d’hormones et sont donc à limiter. Parmi eux, on retrouve les choux, le brocoli, le cresson, la roquette, le radis et le navet.
#4 - Eviter le pamplemousse
Il a été démontré que cet agrume pouvait bloquer le fonctionnement d’enzymes permettant le métabolisme de nombreux médicaments. Or, les personnes souffrant de problèmes thyroïdiens sont très souvent sous traitement. La liste des médicaments incompatibles avec ce fruit est longue et n’est pas exhaustive, c’est pourquoi il est préférable de ne pas en consommer, il pourrait annuler les effets du traitement, ou pire, le rendre toxique.
#5 - Porter son attention sur les perturbateurs endocriniens
Plus facile à dire qu’à faire, mais s’intéresser aux perturbateurs endocriniens qui peuvent se cacher dans nos produits, c’est essentiel lorsque l’on est sujet à une pathologie de la thyroïde. Pour être plus serein, il est préférable de manger bio. Traquer les étiquettes est une autre option, on élimine les additifs classés comme perturbateurs endocriniens, comme le BHA (E320) et le BHT (E321), mais aussi le bisphénol A, etc.
Attention cependant, les perturbateurs endocriniens sont également grandement présents dans les produits d’hygiène et de cosmétique.
Sources :
[1] Burman, K., & Wartofsky, L. (2000). Iodine effects on the thyroid gland: biochemical and clinical aspects. Consulté le 28 décembre 2021, sur https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11704988/
[2] Ihnatowicz, P., Drywień, M., Wątor, P., & Wojsiat, J. (2020). The importance of nutritional factors and dietary management of Hashimoto’s thyroiditis. Consulté le 29 décembre 2021, sur https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32588591/
[3] Knezevic, J., Starchl, C., & Amrein, K. (2020). Axe Thyroïde-Intestin : Comment le microbiote influence-t-il la fonction thyroïdienne ? Consulté le 29 décembre 2021, sur https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32545596/